Eco-construction : 11 points essentiels pour réussir son projet
Pour répondre au défi de la transition énergétique, la maison écologique du XXIème siècle devra être Sobre, Saine, Simple et Solidaire. "4S" indiquant le point de convergence de la démarche écologique. L’objectif majeur de l'éco-construction est de construire des habitations qui consomment peu, avec des matériaux sains et sobres en énergie pour leur production (voire pour leur cycle de vie complet, de la production au recyclage). Découvrez dans cet article les onze points essentiels pour atteindre cet objectif.
Au sommaire
Sobriété en objectif prioritaire
Dimensionner une quantité d'énergie nécessaire pour un confort de vie suffisant.
Au-delà des normes et labels imposés, l’éco-contructeur tendra vers une démarche Négawatt ambitieuse et techniquement accessible. La réduction des dépenses en énergie s’impose comme une urgence mondiale.
En France, nous sommes habitués à la RT 2012 qui a posé les premiers jalons vers des habitations moins gourmandes en énergie, de niveau BBC (Batiments Basse Consommation). Depuis le 1er janvier 2022, la construction est soumise à la réglementation RE 2020 (Réglementation Environnementale 2020) pour faire des bâtiments à énergie zéro ou positive.
Mesurer l'impact énergétique du choix des matériaux.
L'énergie grise nécessaire à la production des matériaux de construction peut largement dépasser l’énergie d’exploitation, c’est à dire l’énergie consacrée à l’utilisation du bâtiment pendant 30 ou 50 ans de vie. Une étude sérieuse d’éco-construction regarde de près la consommation d’énergie dépensée pour chaque matériau utilisé, tout au long de son cycle de vie.
L’éco-constructeur veillera à utiliser des matériaux à énergie grise faible (mesurée en kWh/kilo) et à utiliser des matériaux gourmands uniquement quand cela est strictement nécessaire et indispensable à la durabilité du bâtiment. Certains besoins de construction n'ont pas encore trouvé de solution éco-responsable.
Assurer la pérennité de l'habitat en veillant à la solidité des matériaux.
L’éco-constructeur doit veiller à la pérennité de la mise en œuvre des matériaux, à leur vieillissement et à leur robustesse face au climat et aux agressions extérieures (vent, pluie, insectes xylophages, champignons prédateurs, pollution). L’étape de conception est cruciale pour cette étape. Elle permet d’assurer que les objectifs de consommation ne sont pas annihilés par un vieillissement prématuré.
Être vigilant à l'utilisation de l'eau dans la vie de l'habitat
Tout éco-projet de construction doit être précédé par une réflexion sur la nature des équipements d’hygiène, sur la gestion des eaux usées, ainsi que sur la possibilité de récupérer les eaux de pluie. Un emplacement judicieux des pièces avec une arrivée d’eau, ainsi qu’un localisation optimale du ballon d’eau chaude et une récupération des eaux usées sont des choix essentiels souvent négligés.
L'eau de pluie est autorisée à l'intérieur d'une habitation uniquement pour:
- Remplir la chasse d'eau des WC.
- Laver les sols.
- Laver du linge, à condition d'utiliser un dispositif de traitement de l'eau adapté.
En respectant ces obligations, la récupération de l'eau de pluie utilisée à des usages domestiques peut faire économiser entre 38 et 44% de la consommation annuelle.
Appliquer les concepts de l'architecture bioclimatique.
Tantôt agresseurs, tantôt protecteurs, le soleil, l’air et la lumière participent largement à notre bien être s’ils sont utilisés avec pertinence. La maison écologique sera avant tout bioclimatique !
« Premier réflexe quand je visite un terrain, vérifier si je vais pouvoir ouvrir la maison au sud afin de bénéficier des apports solaires en hiver. Je détermine ensuite où sont les masques solaires – relief, arbres, bâtiments voisins – pour voir à quel endroit implanter l’habitation afin qu’elle soit la mieux exposée possible. Ce sont les règles de base qui conditionnent le reste de mon travail », explique Thomas Jay, architecte en Isère.
Stratégie bioclimatique d'été
- Prévoir une ventilation de la toiture.
- Employer des isolants denses en toiture (déphasage important).
- Se protéger du rayonnement solaire à travers les vitrages orientés au sud (débords de toiture).
- Prévoir un ratio raisonnable surface vitrée au sud par rapport à la surface habitable.
- Prévoir des volets ou stores extérieurs.
- Assurer une ventilation nocturne naturelle ou assistée.
Stratégie bioclimatique d'hiver
- Privilégier les vitrages au sud pour capter les calories solaires (apports passifs).
- Prévoir des vitrages très performants
- Prévoir des volets ou stores thermiquement performants.
- Prévoir suffisamment d'inertie sur les parois orientées au sud ou en contact avec les rayons du soleil d'hiver.
Organiser judicieusement la distribution des pièces.
- Employer des matériaux à forte inertie à proximité des sources de chaleur (poêle...)
Santé avant tout
Choisir des matériaux sains.
Depuis les années 50 , les industriels nous ont imposé, souvent inconsciemment, leurs marges commerciales au détriment de la santé de l’homme et de la terre. De ce fait, nos habitations sont aujourd’hui polluées par des composés organiques volatils (COV), des substances CMR (Cancérogènes, Mutagènes, toxiques pour la Reproduction), et des centaines d’autres polluants. La construction écologique aspire à une nouvelle harmonie entre confort et santé.
Installer une ventilation permanente et aérer fréquemment.
Nous pouvons réduire les polluants par des actes d’achat responsables. En choisissant par exemple un isolant biosourcé écologique. Mais nous ne sommes pas maîtres de tous les produits de notre quotidien. La solution consiste à aérer fréquemment ou à installer une ventilation permanente dans l’habitat. L’objectif étant de trouver le compromis entre les déperditions thermiques dues au renouvellement de l’air et la santé des habitants.
Simplicité volontaire
Choisir le faible impact carbone et la simplicité technologique.
L’essentiel est de réussir à obtenir la performance voulue sans ajout excessif de technologie. Pour un éco-constructeur, utiliser des matériaux locaux issus de la terre ou des végétaux, ou bien encore recyclés, est déjà source de modernité.
Concevoir une maison à taille humaine et multi-usages.
Chaque mètre carré non nécessaire supplémentaire requiert plus d’investissements, plus d’énergie, plus d’entretien. Dès la conception de l’éco-construction, il est important de penser à une maison multi usages. Est-il important de prévoir un bureau et une chambre d’ami occupé 2 fois dans l’année ? Comment aménager une pièce pour faire bureau et chambre en même temps ? Autant de réflexions à mener en fonction des besoins de la famille qui permettront de réduire un nombre de mètres carrés superflus.
Solidarité, nouveau défi existentiel
Une nouvelle dynamique de coopération.
L’habitat partagé à le vent en poupe ces dernières années, porté par une dynamique de coopération, de « vivre ensemble ». Cette dynamique s’appuie sur une diminution potentielle des coûts par la mutualisation des postes de dépenses : production d’énergie, assainissement collectif, potager…
Une nouvelle dynamique d'entraide.
Les techniques d’éco-construction ne sont pas nouvelles, mais ont été « mises de côté » au fil du temps. Les normes et réglementations ont longtemps oublié de mettre en avant les techniques de mise en œuvre pour l’emploi des matériaux de construction écologiques. Aujourd’hui on trouve des centres de formation et des réseaux d’entraide qui permettent de découvrir et d’apprendre à construire écologiquement.
Sources:
https://www.ecohabitation.com/guides/
https://www.lenergietoutcompris.fr/
https://lamaisonecologique.com/sommaire-hs/11-les-principes-du-bioclimatisme/
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