Le déphasage thermique expliqué
On entend souvent parler de déphasage, ou la faculté de tel ou tel isolant à retarder le moment ou la chaleur entrera dans la maison l'été. Ce dossier vous expliquera en détail ce phénomène, et comment l'optimiser pour votre maison, avec en prime un outil gratuit pour calculer le déphasage d'un isolant (à venir).
Au sommaire
Explications
Le déphasage thermique est très important l'été : c'est la capacité des matériaux (pas seulement les isolants) composant l'enveloppe de l'habitation à ralentir la pénétration de la chaleur. Le déphasage permet donc de lisser les écarts de températures intérieures dus aux variations de températures extérieures; en bref, de gagner en confort et de supprimer la climatisation.
En pratique, il est souhaitable que le front de chaleur provenant de l’extérieur traverse l’isolant en 10h minimum. En effet la chaleur la plus intense sera atteinte vers midi et sera restituée à l’intérieur vers 22h. A ce moment il faudra ventiler la maison pour faire pénétrer de l’air extérieur devenu plus frais que l’intérieur.
Le déphasage thermique est lié à l’inertie thermique, qui est le temps que met un matériau à atteindre la température de son environnement. Concrètement, plus un matériau est dense plus il met du temps à atteindre la température de son environnement, et moins il est isolant contre le froid (exemple : le béton). En revanche, plus un matériau est léger, plus il se réchauffe vite et plus il sera isolant contre le froid (exemple : la laine minérale).
Comment obtenir un bon déphasage ?
Pour obtenir un bon déphase (10 à 12h) il faut trouver le bon isolant qui est un compromis de densité (exemples : laine de bois, chanvre, cellulose, liège). Les fabricants indiquent généralement la valeur du déphasage exprimée en heures que l'on peut obtenir avec l'isolant et cela en fonction de l'épaisseur. Nous mettrons prochainement ici un outil permettant de calculer soi-même le déphasage de chaque matériau...
La méthode de mise en œuvre de cet isolant par l’intérieur ou l’extérieur est aussi très importante. Il faut aussi éviter en été les pénétrations de chaleur par les fenêtres en posant des volets roulants, des stores extérieurs (plus efficace en extérieur qu’en intérieur) ou les voiles d’ombrage. Pensez aussi à protéger les murs sud et ouest du rayonnement solaire par des arbres à feuilles caduques ou des plantes grimpantes...
Dans une construction, on isolera prioritairement la toiture, car c’est par le toit que l’on récupère le plus de chaleur (il est constamment exposé au rayonnement solaire).
Pour l’isolation en toiture sous rampant, nous préconisons de respecter la règlementation thermique 2012 (RT 2012) à savoir au minium un coefficient R=7. Ce qui donne environ 30cm d’isolant en laine de bois en deux couches croisées sous rampants ou un mixte entre une isolation de 20cm de laine de bois souple 50kg/m3 et 10cm de laine de bois rigide au-dessus des chevrons ( méthode sarking) avec pare pluie intégré.
Pour l’isolation en combles perdus, nous préconisons 30 cm de ouate de cellulose soufflée.
Pour l’isolation des murs, nous préconisons 145 mm de laine de bois en intérieur ou en extérieur sous un bardage ventilé. Si la construction est à étage, il est préférable de réaliser une isolation extérieure pour supprimer les ponts thermiques dus à la jonction dalle/mur. Il existe aussi des isolants à enduire à base minérale (Mutipore de chez Ytong) ou végétale comme les briques de chanvre (Chanvribloc) ou les panneaux de fibre de bois rigide (Steicoprotect). Ces isolants permettront une finition minérale type enduit.
Définitions utiles
Inertie thermiqueLaisser un commentaire