Choisir la membrane EPDM pour votre toit végétal

 

Pour réaliser une toiture végétalisée, le choix d’une membrane EPDM est essentiel afin de protéger efficacement la charpente des infiltrations d’eau. Épaisseur, résistance aux racines, dimensions, poids : plusieurs critères techniques doivent être examinés avec attention avant le démarrage des travaux. Voici les points clés à connaître pour sélectionner la membrane EPDM la mieux adaptée à votre projet de toiture végétalisée.

 

Peut-on mettre un toit végétalisé sur n'importe quel EPDM ?

La réponse est non. Un toit végétalisé fonctionne parfaitement avec une membrane EPDM, à condition qu’elle soit spécifiquement conçue pour un usage en toiture. Contrairement aux bâches EPDM pour bassins, les membranes destinées aux toits sont traitées pour résister aux UV et au feu, ce qui leur confère une durabilité accrue — un critère indispensable pour garantir la pérennité d’un système végétalisé.

 

Les critères de choix d'un EPDM sur une toiture verte

L'épaisseur de la membrane d'étanchéité

Les membranes EPDM sont disponibles en plusieurs épaisseurs, généralement de 0,8 et 1,5 mm. Pour une toiture végétalisée extensive, l'épaisseur idéale est de 1,2 mm, car elle offre le meilleur compromis entre souplesse et résistance mécanique. Autrement dit, une bâche EPDM de 1,2 mm est assez flexible pour être posée facilement, même par un autoconstructeur, tout en ayant une durée de vie de plus de 50 ans. En dessous de 1,2 mm, les membranes sont plus vulnérables aux déchirures, notamment lors de la pose de votre végétalisation ou sous la pression du substrat et des racines.

Une membrane EPDM anti-racines est-elle indispensable ?

Choisissez une membrane EPDM avec un traitement anti-racines. Cette protection est essentielle sur les toitures végétalisées intensives, où l’on plante des arbustes dont le système racinaire est développé. Même sur une toiture extensive, des graines d’arbres transportées par le vent peuvent germer : leurs racines, à la recherche d’humidité, peuvent s’infiltrer dans la moindre fissure et compromettre l’étanchéité. Il existe des membranes spécifiquement conçues pour cet usage, comme l’EPDM Tridex, certifié conforme à la norme anti-racines EN 13948, dès 1,5 mm d’épaisseur. Sinon, protégez-la avec une natte de drainage intégrant un feutre géotextile de 300 gf/m². Cette couche protectrice arrête les racines et préserve l’étanchéité, quel que soit le type de toitures végétalisées.

Les dimensions de la bâche et le nombre de joints

La bâche EPDM est disponible en grands rouleaux de largeurs variées. Plus le lé est large, moins vous aurez de joints à faire. Certains fabricants proposent des lés très grands, par exemple jusqu’à 15 m de large sur 30 m de long. Cela permet de couvrir de vastes toitures d’un seul tenant. Par exemple, pour un petit toit de 8 m × 10 m, il est souvent possible de commander une seule pièce* d’EPDM aux bonnes dimensions, évitant tout collage sur la surface courante. Si des raccords sont nécessaires, notamment sur les toitures de forme complexe, il faudra les souder par vulcanisation à froid avec des bandes adhésives. Dans l’idéal, adaptez le plan de calepinage pour poser la membrane d’un seul tenant. Cela facilitera la pose de l'EPDM selon les règles professionnelles, mais aussi l'entretien de votre toiture végétalisée.

* Attention au poids de la bâche : une bâche de 8 m x 10 m pesant plus de 120 kg, elle sera très difficile à manipuler seul. Anticiper ce point et prévoyez du renfort en main d'œuvre pour son installation.

💡 Bon à savoir : moins il y a de joints, moins il y a de risques de fuites aux raccords.

🛠️ Astuce de pro : dans l’idéal, adaptez le plan de calepinage pour poser la membrane d’un seul tenant. Cela facilitera la pose de l'EPDM selon les règles professionnelles, mais aussi l'entretien de votre toiture végétalisée.

📖 Définition : la vulcanisation à froid est une méthode de collage spécifique aux membranes EPDM. Elle consiste à assembler deux lés à l’aide d’une bande adhésive spéciale (souvent bitumineuse ou en EPDM) et d’un primaire d’accroche sans utiliser de chaleur. Cette technique permet de créer une liaison parfaitement étanche entre deux morceaux de membrane, durable dans le temps.

 

Les critères à considérer avant la pose de la membrane EPDM

La classe de l'isolant en cas de toiture chaude

L’EPDM est un matériau relativement lourd. Une membrane d'environ 1,2 mm d’épaisseur pèse 1,5 kg par m². Cela peut sembler peu, mais sur 50 m² cela représente tout de même 75 kg à manipuler et à supporter. De plus, ce poids s’ajoute à la charge de la végétalisation. Le substrat végétal humide peut peser 80 à 100 kg/m², et l’ensemble du complexe (membrane + drainage + substrat + plantes imbibés d’eau) atteint souvent 100 à 150 kg/m² sur une toiture végétalisée extensive. Dans le cas d'une toiture chaude, où l'isolation est placée sur le support d'étanchéité, il est essentiel de choisir un isolant résistant à la compression, comme un panneau PIR de classe C.

📌À retenir : avant de débuter les travaux, faites réaliser une étude de charge par un bureau d’études spécialisé, particulièrement sur les supports bois. Cela permettra de valider la solidité de votre charpente et d'optimiser le choix des matériaux, évitant ainsi tout risque de surcharge.

La pente minimale du toit plat végétal

Une pente minimale de 2 à 3 % est recommandée par les règles professionnelles sur les toits à faible pente. Cette inclinaison suffit à évacuer une grande partie des précipitations vers les tuyaux de descente et évite la formation de flaques d’eau persistantes. Avec une pente nulle, l’eau de pluie risque de stagner à la surface de la membrane, ce qui peut asphyxier les plantes et accélérer le vieillissement de la membrane d'étanchéité EPDM.

📌À retenir : avant d'installer votre bâche, vérifiez que cette pente minimale soit respectée. Dans le cas contraire, créez une forme de pente adéquate. Pour info, l'inclinaison maximale d'une toiture végétalisée extensive est de 20%.

Le prix des accessoires de collage de l'EPDM

La pose de l'EPDM nécessite des produits spécifiques qu’il faut compter dans le prix d'une toiture végétalisée en autoconstruction. Sur la partie courante du toit, la membrane est maintenue par le poids du complexe végétal. En revanche, elle est fixée avec de la colle de contact sur les relevés. De plus, les joints entre lés doivent être réalisés avec une bande adhésive vulcanisée (compter entre 8 et 9 € par mètre), appliquée à l’aide d’un primaire d’adhérence qui garantit une liaison étanche entre les différentes parties de la membrane. À titre d’exemple, un bidon de 5 litres de colle contact type néoprène coûte environ 46 € et permet de traiter 15 à 22,5 m², soit environ 2 à 3 € par m² uniquement pour la colle.

🛠️ Astuce de pro : il existe également des accessoires préformés en EPDM pour traiter les zones sensibles : angles, évacuations d’eau, passages de tuyaux, etc. Ces éléments assurent une étanchéité parfaite au niveau des points singuliers.