7 étapes clés pour végétaliser une toiture

 

Pour réussir votre toiture végétalisée, le choix de matériaux adaptés à la vévétalisation est primordial. Cette sélection rigoureuse, associée aux conseils d'experts de Matériaux Naturels, vous garantira une installation durable et performante.

 

La préparation du chantier d'un toit plat végétalisé

Parmi les différents types de toit vert, le système extensif est le plus léger et facile à mettre en œuvre. Malgré tout, les travaux réclament une préparation attentive.

Faites vérifier la portance de votre toiture

En fonction de la technique de végétalisation de votre toiture, celle-ci pèse de 60 à 150 kg/m². Avant de vous lancer dans les travaux, faites réaliser une étude de charge par un professionnel qualifié tel qu'un bureau d'études spécialisé, afin de vérifier que votre toit peut supporter le poids de l'ensemble. Un bureau d'études vous permettra de dimensionner précisément votre végétalisation. 

Choisissez la bonne saison

Certaines saisons sont moins favorables que d'autres à la pose d’un toit végétal. Il est conseillé d’éviter les grands froids ou les fortes températures. En effet, les conditions climatiques extrêmes peuvent ralentir le développement des végétaux.

🌱 A retenir : le printemps et l'automne sont les saisons les plus favorables à l'implantation d'un toit végétal.

Prévoyez un point d’eau 

Le complexe de végétalisation a besoin d'être irrigué après son implantation. Les règles professionnelles du bâtiment imposent de prévoir, quelle que soit la surface de votre toiture, au moins un point d’eau. L'arrosage est nécessaire le temps que les végétaux s'enracinent correctement dans le substrat. Le sedum takesimense et le sedum telephium peuvent se contenter de l'eau de pluie.

💡 Bon à savoir : nous vous proposons des kits goutte à goutte qui sont parfaitement adaptés pour les toitures végétalisées.

🔎 Zoom sur les sédums : le Sedum takesimense et le Sedum telephium sont deux variétés de plantes succulentes particulièrement adaptées aux toitures végétalisées extensives. Résistants à la sécheresse, peu exigeants en nutriments, ils forment un couvre-sol dense et esthétique. Le takesimense est apprécié pour son feuillage vert vif et sa floraison jaune, tandis que le telephium se distingue par ses tiges plus charnues et ses fleurs rosées en fin d’été. Leur grande résistance en fait des alliés de choix pour un toit végétal durable, nécessitant peu d’entretien.

Sécurisez le toit de la maison

L’installation d’une végétalisation extensive est possible sur des toitures présentant une pente maximale de 20 %. Toute intervention en hauteur nécessite donc la mise en place de dispositifs de protection antichute adaptés : garde-corps, lignes de vie ou équipements individuels de sécurité.

📌 A retenir : avant d'entamer la pose, n’oubliez pas de sécuriser votre zone de travail, notamment en cas d'intervention en hauteur !

 

Construire un toit végétalisé étape par étape

Etape 1 - Poser la membrane d'étanchéité EPDM

Avant de poser la membrane EPDM, assurez-vous que la surface du toit soit parfaitement propre, sèche et exempte de tout débris qui pourrait endommager l'étanchéité. La membrane EPDM résistante aux racines constitue la première couche protectrice de votre toiture végétalisée. Pour une installation optimale :

• Déroulez la membrane sur toute la surface sans la coller sur la partie courante.
• Remontez l'EPDM sur l'acrotère pour une étanchéité parfaite.
• Utilisez une bande périmétrique sur la périphérie de la toiture, qui se fixe mécaniquement sur le fond de toiture et qui devra être vulcanisé à froid à la membrane EPDM
• Effectuez uniquement un collage périphérique soigné 
• En cas de plusieurs lés, réalisez des jonctions par vulcanisation à froid.

Cette technique de pose lestée est particulièrement adaptée car le poids du complexe de végétalisation maintiendra naturellement la membrane en place.

👉 Découvrez notre guide complet sur la mise en place d'une bâche EPDM

Etape 2 - Installer la couche de drainage de la toiture

Avant de poser le drainage, il peut être utile d’étaler sur l’EPDM un feutre de protection anti poinçonnement, comme un géotextile épais de ~200 à 300 g/m², surtout si vous utilisez du gravier. Son rôle est de protéger la membrane d'étanchéité des agressions mécaniques.

Installez la couche de drainage sur la membrane d'étanchéité. Son rôle est d'évacuer l'excès d'eau, de retenir l'humidité nécessaire aux plantes et de protéger l'EPDM. Les nattes drainantes en plastique alvéolé se posent bord à bord (certaines s’emboîtent). Si vous utilisez des billes d'argile expansée ou de la pouzzolane, répartissez-les uniformément à la surface du toit sur une épaisseur de 2 à 5 cm. Si le fabricant fournit une valeur de capacité maximale en eau (CME), respectez-la pour ne pas surcharger le toit.

Etape 3 - Dérouler le feutre filtrant

Installez un géotextile filtrant qui empêchera les particules du substrat de colmater le drainage. Choisissez un feutre géotextile imputrescible, de grammage ~ 125 g/m² minimum, et déroulez-le sur la couche drainante. Si plusieurs lés de géotextile sont nécessaires, faites-les se chevaucher sur 10 à 20 cm, afin d'obtenir une couverture homogène.

🔎 Focus technique : il n’est généralement pas nécessaire de fixer ce feutre au support : le poids du substrat le maintiendra en place. 

Etape 4 - Créer une zone stérile périphérique

Que votre toiture dispose d’acrotère ou non, il vous faudra installer un cadre périmétrique en bois ou en métal pour retenir la terre végétale. Ce cadre sur le pourtour, d’une hauteur égale à l’épaisseur du substrat de culture, se fixe en bordure et empêche les plantes de glisser ou d’être emportés par la pluie et le vent. Si votre toit dispose d'un acrotère, prévoyez une bande de gravier périphérique, surtout s'il est bas. Cette zone stérile permettra de faire une transition entre les relevés et la zone végétalisée.

📌 A noter : Il est indispensable de prévoir des chemins de circulation sur votre toiture végétalisée, notamment pour accéder facilement aux éléments techniques nécessitant un entretien régulier ou ponctuel, comme les fenêtres, les sorties d'eau, les ventilations, les cheminées ou encore les panneaux solaires si la toiture en est équipée.

Etape 5 - Répandre la couche de substrat de culture

La couche de substrat est le support de culture dans lequel les plantes vont s’enraciner. Contrairement à un jardin au sol, on n’utilise pas de la terre végétale ordinaire (trop lourde et compacte), mais un substrat spécial toitures végétalisées (1), formulé pour être léger, drainant et nutritif. Ce substrat est généralement un mélange de matières minérales et organiques. Typiquement, il se compose de 80-90 % de matériaux minéraux (pouzzolane, pierre ponce, billes d’argile expansée, schistes, sable) et de 10-20 % de matière organique (compost, fibre de coco, écorces compostées).

🛠️ Astuce de pro : pour l’installer, montez le substrat sur le toit avec des seaux, des sacs ou un tuyau de soufflage. Étalez une couche de 8 à 12 cm sur le feutre filtrant à l’aide d’un râteau en évitant de déchirer le géotextile. Nivelez soigneusement la surface en prévoyant un léger tassement naturel après installation.

(1) La norme NF U 44-551 définit également ce qu'est une « terre végétale ».

Etape 6 - Planter les végétaux

Votre toiture est désormais prête à accueillir la végétation. Pour une toiture extensive, on privilégie des plantes couvre-sol résistantes à la sécheresse et de faible hauteur : typiquement des sédums (orpins) et autres plantes succulentes, accompagnés éventuellement de petites vivaces rustiques. Il existe plusieurs méthodes pour végétaliser le substrat :

• les graines de sédum,
• les plantations en micro-mottes ou en godets,
• les tapis pré cultivés.

🔎 Zoom sur les plantes succulentes : les plantes succulentes, aussi appelées plantes grasses, ont la particularité de stocker l’eau dans leurs feuilles ou leurs tiges. Cette adaptation naturelle leur permet de résister à de longues périodes de sécheresse sans irrigation. Leur capacité à s’adapter à des substrats peu profonds et à couvrir rapidement le sol en fait des alliées idéales pour la végétalisation des toits.

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Etape 7 - Arroser les sédums

La dernière étape, et non des moindres, est de bien arroser et entretenir votre toiture végétalisée pour garantir sa pérennité. Juste après la plantation, il est crucial d’arroser généreusement toute la surface du toit afin d’humidifier le substrat en profondeur et d’aider les jeunes plantes à s’enraciner.

💡 Bon à savoir : une fois bien enracinée, une toiture extensive se suffit généralement de l’eau de pluie, sauf en cas de sécheresse prolongée ou dans les régions du sud de la France. Sur le pourtour méditerranéen notamment, un arrosage régulier de mi-juin à mi-septembre sera indispensable.

Rappel des différentes couches et de leur rôle

Couche	Rôle principal	Exemple de matériau
Étanchéité	Protéger la toiture	Membrane EPDM anti racine
Natte	Protéger la membrane EPDM	Géotextile
Drainage	Évacuer l’eau, aérer	Panneaux alvéolaire, billes d’argile
Feutre filtrant	Éviter le colmatage	Géotextile imputrescible
Substrat	Support de culture	Mélange minéral et organique
Végétaux	Couvrir et isoler	Sédums, vivaces rustiques

 

Et ensuite ? L’entretien d'un toit terrasse végétal

L'entretien des toitures végétalisées extensives est moins exigeant que celui d'une toiture jardin. Néanmoins, il est recommandé de procéder au moins à deux inspections annuelles, au printemps et à l'automne. Ces inspections visent à :

• vérifier le bon écoulement des eaux,
• contrôler les relevés d'étanchéité,
• retirer les éventuelles plantes invasives,
• réaliser un amendement (apport d'engrais) au printemps et/ou à l'automne,
• observer l'état général du complexe de végétalisation.

 

Conclusion sur l'autoconstruction d'un toit végétal extensif

Contrairement à la végétalisation intensive, cette technique de végétalisation de toiture extensive offre une alternative simple et économique pour réaliser soi-même une toiture végétalisée à moindre coût. Accessible aux bricoleurs motivés, cette solution allie performance thermique, esthétique naturelle et respect de l’environnement, tout en offrant un excellent rapport simplicité/durabilité. Avec une préparation soignée et des matériaux adaptés, il est possible de créer un espace vivant, durable et peu exigeant en entretien, tout en valorisant son habitat.